L’huile de palme

jeudi, juin 18, 2015

C’est donc au début du XXe siècle, et sous le protectorat allemand, que les méthodes de culture du palmier à l’huile ont commencé à évoluer au Cameroun avec la création de la première plantation industrielle en 1907 sur le versant ouest du Mont Cameroun.

L’administration coloniale française va abandonner le régime des grandes concessions en vigueur pendant la période allemande. Elle va créer des réserves foncières pour le développement des cultures vivrières au bénéfice des populations locales.

Jusqu’à la fin des années 1980, le développement de la culture du palmier à huile au Cameroun est dominé par les agro-industries. Avec le début de la décennie 1990, les acteurs intervenant dans la culture du palmier se diversifient.

Selon le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), la production d’huile de palme brute en 2010 au Cameroun provenait de 3 types de plantations :

  • les plantations agro-industrielles (58 860 ha produisant 120 000 t) ;
  • les plantations villageoises encadrées (35 000 ha pour 30 000 t) ;
  • les plantations villageoises traditionnelles sur lesquelles il est difficile d’évaluer la production. Certains avancent une production d’environ 80 000 t d’huile de palme pour 100 000 ha.

Le Gouvernement du Cameroun, envisage un accroissement progressif de la production d’huile de palme pour tendre vers 350 000 t en 2020. Cet accroissement serait atteint par l’augmentation des superficies en plantations, et l’augmentation des rendements de la production et de l’extraction de l’huile. Cependant ce plan est plus adapté à la Zone agro-écologique de « forêts denses humides » qui est le principal bassin de production d’huile de palme du Cameroun et qui de fait héberge les principales agro industries du pays et l’essentiel des palmeraies villageoises. Dans la zone des hauts plateaux de l’Ouest, moins favorable à la culture du palmier où se situe Fondjomekwet, cette culture repose sur une exploitation traditionnelle ancestrale (voir film).

L’exploitation des palmiers, à Fondjomekwet, de janvier à fin mai, permet la production de deux huiles différentes :

  • l’huile de palme rouge issue de la pulpe de couleur jaune orangée, qui renferme environ 50 % d’huile,
  • l’huile de palmiste issue de l’amande ou palmiste, de couleur ivoire, qui contient environ 50 % d’huile de palmiste, proche de l’huile de coco.

La production de Fondjomekwet est vendue localement et dans les villages voisins. La consommation annuelle pour une famille avec 5 enfants est d’environ 110 litres.

Enfin les producteurs d’huile de palme fabriquent du vin de palme

Pour cela, il faut creuser en bas du tronc d’un palmier âgé environ de 15 à 20 ans qui ne produit plus assez d’huile de palme. Après environ une semaine, le producteur retire les palmes qui sont autour du tronc, puis il coupe jusqu’au cœur de l’arbre pour atteindre la partie centrale, moelleuse, qui commence à couler. La récolte se fait dans des récipients en plastique, que l’on protège au mieux pour éviter l’introduction d’insectes. Un palmier peut donner entre 200 et 500 litres selon l’âge du palmier et la fertilité du sol.

Bibliographie :

  • Historique du secteur palmier à huile au Cameroun  de Thomas Eric Ndjogui, Raymond Ndip Nkongho, Sylvain Rafflegeau, Laurène Feintrenie, Patrice Levang, Document occasionnel 109, Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), 68P., 2014.
  • Le développement du palmier à huile au Cameroun  Document de travail préparé par David Hoyle (WWF) et Patrice Levang (IRD/CIFOR), 16P, 2012.

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