Les sociétés secrètes

mardi, mai 12, 2015

Dans la culture bamilékée, les sociétés secrètes qui ont des rôles spécifiques (justice, sécurité, médecine…) constituent la colonne vertébrale de la chefferie traditionnelle. Les membres des sociétés secrètes sont le plus souvent successeurs de leur père, certains sont nommés par le Chef Supérieur. Dans tous les cas l’accès à ces sociétés passe par l’initiation. Douze confréries siègent à des périodes précises à la Chefferie Supérieure de Fondjomekwet selon le calendrier traditionnel.

Les sociétés secrètes sont présentées ci-dessous selon leur ordre de préséance :

  • Le Petgoup se réunit le jour du Kapta en calendrier traditionnel.
  • Le N’sap se réunit le jour du Zeusseue en calendrier traditionnel.
  • Le Keumdjie se réunit le jour Liegang en calendrier traditionnel.
  • Le Kempton se réunit le jour du Liegwam en calendrier traditionnel.
  • Le Damkeum se réunit le jour du Zeusseue en calendrier traditionnel.
  • Le Komkossie se réunit le jour du Zeugou en calendrier traditionnel.
  • Le Hwoubam se réunit le jour du Djeudjeue en calendrier traditionnel.
  • Le Medjon Liegang se réunit le jour du Zeula en calendrier traditionnel.
  • Le Kougang se réunit le jour du Zeusseue en calendrier traditionnel.
  • Le Njie Liebong se réunit le jour du Liebong en calendrier traditionnel.

 

 Fresque réalisée à Fondjomekwet par le peintre Kuete Miterant.

Sociétés Secrètes

Fresque réalisée à Fondjomekwet par le peintre Kuete Miterant.

Les activités des deux confréries qui suivent ne sont pas présentées pour conserver la confidentialité :

  • Le Njie Djeudjeue se réunit le jour du Djeudjeue en calendrier traditionnel.
  • Le Bondou se réunit le jour du Liebong en calendrier traditionnel.

 

La gestion de la communauté nécessitant des équipes spécialisées dans la justice, la sécurité, la santé et autres domaines de la vie coutumière, les premières loges actives dont se dotaient les royaumes bamilékés privilégiaient celles qui revêtaient une importance vitale.

Si ces loges, dont les leaders se recrutaient parmi les membres fondateurs du royaume, n’étaient pas appelées à disparaître tant que dans la lignée des leaders il y avait quelqu’un pour prendre leur succession, de nouvelles loges apparaissaient au fil des nouveaux défis qui se présentaient à la communauté et qui nécessitaient la constitution d’une équipe permanente. Le leadership de ces nouvelles loges pouvait être assuré soit par l’un des fondateurs (ou héritiers) du royaume qui ne dirigeait pas une loge, soit par l’un des membres de la communauté qui affichait les aptitudes requises pour le défi à relever. Cette possibilité de création de nouvelles loges contredit l’idée de plus en plus répandue selon laquelle la tradition est immuable car, ces nouveaux organes de gouvernance font appel à de nouvelles idées et à de nouvelles méthodes. En outre il faut préciser que le plus souvent chaque Chef Supérieur durant son règne crée une loge spécifique.

Ce constat souligne bien le fait que le respect de la tradition n’implique pas immanquablement une situation de blocage qui puisse plomber le développement des Chefferies Traditionnelles, et par suite celle de la société bamilékée.

Ce texte sur les sociétés secrètes a été rédigé par Sa Majesté Djombissié Kamga Yves avec la collaboration de Menkam Niepgon Fankam Germain.

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