ÉCONOMIE > Agriculture > Cultures vivrières

Dans ce climat humide au sol argileux, les femmes fabriquent des rangées de petites buttes, dénommées billons, pour cultiver les plantes vivrières : banane, taro, macabo, manioc, haricot, arachides, igname, patate douce, maïs...

Démunies d'outils mécanisés, les femmes sont contraintes d'allumer des feux de brousse pour brûler les herbes sèches sur les sillons dans les champs. Malheureusement il arrive qu'en saison sèche, certains feux non contrôlés s'étendent sur de grandes superficies et provoquent des dégâts très importants.


Les principales productions de l'agriculture vivrière :

Sont présentés ci-dessous, selon l'ordre alphabétique du nom français utilisé sur le marché hebdomadaire de Fondjomekwet, les principaux produits issus de l'agriculture vivrière. Le nom en langue locale est précisé et des informations sont données sur le mode de culture et de préparation de ces produits.

Banane plantain ( nom local : Keulon)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Bouilli, grillé, frit, pilé avec les légumes ou avec le haricot.


Plat de fête ou plat ordinaire :

Le "condrey" c'est le plantain bouilli avec de la viande qui est servi lors des cérémonies familiales comme les mariages, les funérailles. Ce plat se mange également en famille.

Bâton de manioc (nom local : Miendo)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Trempage et légère fermentation (deux à trois jours) du tubercule de manioc, puis réduction en pâte. On le roule par la suite dans des feuilles de plantain préalablement ramollies, cuisson pendant deux heures environ


Plat de fête ou plat ordinaire :

La préparation des bâtons de manioc est exclusivement réservée aux femmes qui le font généralement en groupe pour les cérémonies de fêtes ou de funérailles. Se mange le plus souvent avec les beignets de koki.

Gombo (nom local : Acrow)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Condiment pour le « cumcum » dénomé également " foufou"


Koki (nom local : M’kou lâh)

Se cultive localement deux fois par an, mais la grande partie vient des marchés voisins


Mode de préparation :

Plat de prestige, mais répandu et apprécié, s'accompagne avec de la banane, du manioc, des patates douces bouillies.


Plats :

Grande consommation pour ordinaire ou lors des occasions de rencontres diverses.

Kola (nom local : M’vei)

Vient d'un arbre nommé kolatier. Les cabosses sont ramassées localement une fois par an.


Tradition :

La kola est un fruit amer mais de grand prestige dont le partage symbolise l'amitié. Il doit donc nécessairement être partagé lors des mariages coutumiers ou des cérémonies de rencontres entre amis autour du vin de palme (pour les hommes).

Légume folon (nom local : Njap)

Se cultive localement environ deux fois par an.


Mode de préparation :

Sauté ou frit.


Plat de fête ou plat ordinaire :

S'accompagne de plantain bouilli, frit ou de manioc. Se consomme en famille ou lors de manifestations.

Macabo (nom local : Macapou)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Se mange soit en tubercules bouillis, soit râpé avec une sauce contenant du poisson ou de la viande


Plat :

Plat ordinaire mais un peu onéreux.

Maïs (nom local : Guessan)

Se cultivait jadis localement une fois par an, vers mars - ­avril. La conservation se faisait au grenier. De nos jours il y a une deuxième récolte en saison sèche


Mode de préparation :

Se mange sous diverses formes : épis, farine, pâte, etc...


Plat :

Le maïs sert à faire un plat rare originaire de Fondjomekwet : le " Mnoc ".

Manioc (nom local : keusseula)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Se prépare bouilli ou comme farine de manioc « cumcum » avec la sauce de gombo, pistache d'arachide.


Plat :

C'est un plat ordinaire, un peu coûteux car la sauce nécessite de la viande ou du poisson.

Mehâchou (nom local : Mehâchou)

Se cultive localement.


Mode de préparation :

Souvent utilisé comme condiment dans la préparation de sauces notamment celle du taro.

Melon (nom local : Pôh)

Se cultive de manière éparse autour des concessions ou au champ entre les autres légumes. Les grains de courge sont mis en terre en même temps que le maïs vers le mois de mars. Trois mois plus tard les feuilles de melon apparaissent, puis s'en suit le fruit qu'on nomme melon.


Mode de préparation :
  • Les feuilles se mangent comme légumes verts sous plusieurs formes.
  • Les fruits appelés melons sont remplis de graines de courge et se mangent cuits.
  • Les graines de courges sont recueillies, puis séchées,  pour servir de pépinière à la prochaine saison.

Il existe une variété de melon dont les fruits deviennent des calebasses et dont les graines sont les grains de courge avec lesquels on prépare les gâteaux de pistache.


Plat de fête ou plat ordinaire :
Ces gâteaux sont des mets de fêtes, car leur confection nécessite une grande quantité de travail. Les feuilles de cette variété ne sont pas comestibles.

Patate douce (nom local : Djo)

Se cultive localement une fois par an.


Mode de préparation :

Se mange bouillie ou en gâteau.

Piment (nom local : Sesso)

Se cultive devant les maisons ou autour des concessions. Il s'utilise dans tous les mets comme condiment pour relever le goût.


Variétés :
  • Une première variété, toute fine et très parfumée, malheureusement  en voie de disparition. Elle est appelée "Ssoo Sseing" ", ce qui signifie "piment d'oiseau" car c’est une variété dont se nourrissent les oiseaux qui les éparpillent dans les champs ou dans les environs des maisons. Ce piment s'utilisait pour la sauce de taro. Cette variété très  difficile à récolter, car la plante donne des milliers de tout petits piments, et se conservant difficilement explique sa rareté aujourd’hui sur le marché de Fondjomekwet.
  • Une deuxième variété très piquante" appelée "so Djieumo", se raréfie également sur le marché. Le plant à maturité donne de grandes quantités de "fruits" très pénibles à cueillir. Ce piment s'utilise pour les sauces de taro et de "Nkui" quand on en trouve. Il est presque systématiquement séché au grenier car très délicat  à manipuler à cause de son fort potentiel piquant.
  • une troisième variété importée appelée "so Ndeuk" c'est-à-dire "le piment des blancs". C'est cette variété qui est la plus répandue aujourd'hui car la culture et la cueillette sont faciles.

Ces trois variétés se conservent par séchage au soleil pendant la saison sèche  ou au grenier pendant la saison des pluies.


Mode de préparation :

Le piment est  toujours cuit et écrasé à la pierre ou réduit en poudre.

Le quatre côtés (nom local :Mechom)

Se cultive localement


Mode de préparation :

Brûler, enlever la peau noire , puis écraser. Épice pour sauce du taro.

Sel gemme (Kanwa)

C'est une roche qui vient d'ailleurs.


Mode de préparation :

Se rapproche du bicarbonate. Est utilisé comme condiment pour la sauce du taro et pour faire cuire les légumes.

Tomate (nom local : tomat)

Se cultive localement toute l'année.


Mode de préparation :

Crue en salade, écrasée pour la sauce, cuite pour légumes.

Zeufeu (nom local : ganmeu lamsi)

Se collecte dans les bois.


Mode de préparation :

Condiment qui s'écrase pour préparer le taro et le kuwÏÏ (sauce utilisée plus spécialement pour les femmes après la naissance et pour l'allaitement).

Les informations de cette rubrique ont été recueillies auprès de Mafô Neunmemdjou Boundjia Pauline.