Archéologie
jeudi, juillet 23, 2015
L’archéologue est un scientifique dont le travail consiste à étudier les traces matérielles laissées par des hommes et femmes du passé. Ces traces sont souvent des pierres taillées (anciens outils), des morceaux de poteries anciennes (tessons de céramiques), des objets en fer, des traces d’anciennes maisons (trous de poteaux qui soutenaient la charpente, traces des murs), traces des anciens feux enfouis dans la terre, tombes, etc…
C’est pour cette raison que les archéologues travaillent en creusant des trous dans le sol. Le plus souvent, plus un objet est enterré profondément, plus il est ancien et plus un objet est proche de la surface, plus il est récent.
Toutefois, comme il y a parfois des exceptions, les archéologues ramassent souvent des objets à la surface du sol en se promenant. Souvent ces objets sont des indices de ce qu’il y a en-dessous.
Quand un archéologue travaille, il note tout : la position géographique du site, la situation des différentes couches de terre qui se sont entassées sur les vestiges qui sont découverts au fond du trou, le nombre et la position des différents objets qui apparaissent. Ensuite les objets sont prélevés pour être analysés en laboratoire.
Au cours de cette étape l’archéologue va successivement nettoyer les objets découverts, les restaurer, les dessiner et les mesurer, pour pouvoir ensuite caractériser la culture matérielle de la région, c’est à dire, pouvoir dire ce qui différencie, par exemple, la poterie du lieu de celles des autres régions ou des autres chefferies.
Après cela, les vestiges archéologiques trouvés à Fondjomekwet, (si l’on en trouve) feront l’objet de publications scientifiques et seront restituées au Chef supérieur de Fondjomekwet. Il sera alors possible de les valoriser en les présentant dans une Case Patrimoniale ou bien dans un musée. La loi camerounaise est claire à ce sujet, ces objets sont la propriété de l’Etat du Cameroun, personne ne peut se les approprier ni les vendre. Le Patrimoine appartient à Tous !
Préhistoire de l’ouest camerounais :
L’ouest du Cameroun a d’ores et déjà fait l’objet de recherches archéologiques, mais ces dernières ont essentiellement concerné des grottes dans la région Nord-Ouest. Indiquée à Raymond Asombang et Pierre de Maret par l’ethnologue Jean-Pierre Warnier, une série de grottes abritant des sites archéologiques de première importance a été étudiée dans les années 1980-1990. C’est ainsi que R. Asombang a réalisé des fouilles dans les cavités de Mbi Crater, Shum Laka et Fye Nkwi pour sa thèse de doctorat.
Le professeur Pierre de Maret et son équipe (Musée Tervuren de Bruxelles et Université Libre de Bruxelles) ont ensuite amplifié les recherches à Shum Laka révélant une stratigraphie de 30 000 ans jusqu’à l’époque moderne. Ces résultats constituent la base de la chronologie régionale : les chasseurs cueilleurs nomades vivaient dans la régions jusque vers 6000 av. J.-C. A l’aide d’outils en pierre de très petite taille montés sur des armatures en bois et en os, ils chassaient des animaux sauvages dans un environnement varié constitué de forêts-galeries et de savanes plus ou moins arborées. La céramique et les gros outils en pierre apparaissent dès 5000 av. J.-C. ce qui annonce l’apparition probable de sociétés véritablement agricoles vers 2000 av. J.C. L’âge du fer marquant l’abandon progressif des outils en pierre pour des outils en métal, se caractérise par des traditions céramiques qui ressemblent de plus en plus aux poteries traditionnelles de la région Bamiléké/Grassfields. Ainsi, grâce aux fouilles dans les grottes on sait que l’occupation humaine dans l’ouest du Cameroun est très ancienne et elle est mieux connue que dans beaucoup d’autres régions du Cameroun.
Pour les périodes plus récentes, l’ethno-histoire souligne l’importance des chefferies du pays Bamiléké/Grassfields. On ne connaît pas précisément l’ancienneté de ces formations socio-politiques, mais les traditions fournissent des généalogies qui permettent d’extrapoler une ancienneté de plusieurs centaines d’années. Toutefois les limites actuelles des données ne permettent pas pour l’instant de comprendre leur origine et les raisons de leur existence. La question est toutefois d’importance car l’ensemble de la région partageait un répertoire commun d’institutions sociales et politiques, en un mot une véritable civilisation, attestant l’existence très ancienne de sociétés hiérarchisées régentées par des rois (fo ou fon), sortes de petits Etats, que l’on a coutume d’appeler aujourd’hui les chefferies.
Bibliographie :
- Lavachery, Ph., Cornelissen, E., Moeyersons, J. & Maret P. de. 1996. 30 000 ans d’occupation, 6 mois de fouilles : Shum Laka, un site exceptionnel en Afrique centrale. Anthropologie et Préhistoire, 107: 197-211.
- Warnier, J-P. 1984. Histoire du peuplement et genèse des paysages dans l’ouest camerounais. Journal of African History, 25: 395-410.
- Warnier, J.-P. 1985. Echanges, développement et hiérarchies dans le Bamenda précolonial (Cameroun), Franz Steiner Verlag Wiesbaden, Stuttgart.
Ce texte sur l’archéologie a été rédigé par Geoffroy de Saulieu, archéologue, Umr Paloc MNHN/IRD
Il serait tres important de procéder à la datation des objets trouvés. Cela nous permettra de confirmer ou pas les recherches du Père Angelbert Mveng dans le tom 2 de son histoire du Cameroun. Dans ce manuel, il affirmait que le village Fondjomekwet faisait partie des plus grandes tribus Bamileké au sud de la province de l’ouest. Il nous enseigne que ce village faisait partie des plus grands foyer de forgerons et d’artisans de l’ouest après la tribu Bamoun.
Je m’en suis inspiré entre autre pour donner les dates approximatives de règne des différents rois de Fondjomekwet depuis fo koumabou en 1995 année d’aboutissement de ma longue imprégnation de l’histoire du village commencée en 1990. J’ai, sous la direction du Roi Fo Kamga David, visité plusieurs personnalités significatives du village(feu Samba entre autre), visité les rois des villages voisins surtout les rois descendants de la chefferie de koumabou (les rois Badoumdé, Fotchoufeu et Fontsa Touala dans la menoua. C’est ce tour du groupement qui m’a permis de redessiner avec l’aide de Monsieur Sondeck Gabriel la carte actuelle du village donc nous avions besoin pour le projet d’électrification du village dans les années 90.